Un meurtre familial

Un nouveau contrat s’est retrouvé sur le tableau des missions. Apparement, quelqu’un souhaiterait voir son patron finir six pieds sous terre pour des problèmes personnels. Le prix était plutôt bas mais... En même temps, vu en quoi elle consistait, je comprends que la paie ne soit pas aussi interessante, surtout pour le rang demandé. Enfin, c’est l’occasion de sortir un peu et de faire en sorte d’accroître notre popularité dans le cœur des habitants de Fiore! Ainsi, je pris rapidement mes affaires, laissa quelques directives à nos agents afin qu’ils continuent de travailler pour notre cause en mon absence puis je me mis en marche pour Cedar, prenant le train tout de même pour y arriver au plus vite.

Une fois arrivé en ville, je pris la peine de voir mon employeur directement pour lui parler de la mission, dans un endroit à l’écart où personne ne pourrait nous déranger. Il me raconta tout les calvaires que son patron lui avait posé, les journées de travail durs et le stress qui aggravait sa santé mental. Si quelqu’un souhaitait faire tuer une autre personne à tout prix, cela montrait que nos efforts commençaient à porter leurs fruits. Je me contenta de lui dire de prévoir une entrevue avec son employeur, mijotant un petit plan pour m’occuper de lui d’une seule traite. Si je tue un mage sans avoir recours à la magie, ce serait bien plus impressionnant que si j’en abusais. Ce n’est pas mon genre d’en abuser, sauf lorsque je torture, bien évidemment.

Au début de l’après-midi, j’attendais tranquillement dans une ruelle sombre à cette heure de la journée, patientant pendant un bon moment en attendant l’arrivé de ma proie. D’habitude, j’aime bien jouer avec mes cibles mais... Là, je suis plus d’humeur à voir à quelle vitesse je pourrais en finir avec ce contrat pour enchaîner sur d’autres. Je décrocha l’une des lames qui pendait à l’une des lanières de cuir de mon accoutrement, regardant mon faible reflet dedans avant d’entendre des bruits de pas, quelqu’un semblant grommeler. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’il s’agissait de ma cible, parlant de l’un de ses employés qui agirait comme un bon à rien, osant lui demander sa démission par lettre au lieu de venir en face... Et quelque chose me dit qu’il savait très bien où il habitait.

Je soupira légèrement, glissant la lame discrètement dans ma manche en faisant mine d’être dans mes pensées alors qu’il passa devant moi sans faire attention. Un pas, puis deux, puis trois... J’attendis une certaine distance entre lui et moi avant de mettre à courir vers lui, lui assénant un violent coup de pied sauté, ma jambe décrivant un arc de cercle à l’horizontal en l’atteignant à la tête. Sous le choc, il se cogna contre le mur de la ruelle, grandement sonné. Sans lui laisser le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je sortis la lame de ma manche et le planta en plein œil alors qu’il était au sol. Des convulsions le parcoururent l’espace de quelques secondes à peine avant de rester inerte.

Je profita de l’endroit peu éclairé pour l’adosser à une poubelle, la tête blessée, pour faire croire qu’il s’était assoupi aux premiers abords, tout en récupérant la lettre dans sa main pour éviter les preuves contre mon client. Mais bon, lorsque quelqu’un viendra ici, il aura tantôt vu la flaque de sang ou le sang se ses habits. Ne m’attardant pas plus longtemps ici, j’essuya la lame sur le chemin avant de la replacer à son emplacement habituel, allant voir l’employé pour demander ma paie. Curieusement, ce petit meurtre me rappelait la série de victimes que j’avais faite dans six villes différentes... Mais celui là était très certainement le meurtre le plus rapide que j’ai pu faire dans ma carrière, ça montre bien que mes exercices intensifs faisaient leur œuvre.