Rencontre sous la neige [Terminer]

De la neige, encore de la neige, toujours de la neige. Le paysage en était entièrement recouvert. Sauhàn n'aimait pas vraiment l'hiver. Il y faisait trop froid. Pourtant, le sol blanc semblaient pailletés. Les mini cristaux, formés par les flocons, craquaient sous ses pieds. Quand elle passait dans les villages, la pyromane pouvait voir des stalactites, accrochées aux toits. La jeune fille ne rêvait que d'une chose, retrouver la chaleur d'une bonne auberge. Enfin la meilleure qu'elle pourrait se payer. Ça faisait plusieurs jours qu'elle marchait dans le froid. Pourquoi ? D'une part elle n'avait pas tant d'argent que ça, d'autre part elle en avait eu marre de rester à Akalifa. Le marché c'était bien, mais quand on a pas de sous c'est moins intéressant. Sauhàn n'était pas une voleuse. Râleuse, avec parfois un comportement d'enfant gâtée, mais pas une voleuse.
Au bout de plusieurs jours de marche, elle finit par arriver à Clover. Comme à son habitude, elle avait marché au hasard. Suivant parfois des groupes, d'autre fois,  seule. Toujours silencieuse. Elle tentait parfois de faire apparaître des boules de feu, sans grand résultats. Elle y était parvenue avant de quitter Akalifa. En regardant les flammes de la cheminée de l'auberge où elle se trouvait alors. Concentrée sur ses souvenirs, la jeune mage ne faisait pas attention à ce qui se passait autour d'elle. Ce qui, pour elle, n'avait pas vraiment d'importance. Les autres n'avaient qu'à se pousser. Ce qui devait arriver, fini par se produire. Sauhàn rencontra un obstacle.
« Non mais tu ne peux pas faire attention ? »
Sauhàn ne s'excusait jamais. Elle faisait ce qu'elle voulait quand elle le désirait. Comme à son habitude, elle avait prononcé sa phrase d'un ton insolent. Et puis c'est forcément la faute de l'autre. S'il s'était poussé, elle ne l'aurait pas cogné.  Comme si le froid ne suffisait pas, la neige se mit à tomber.

L’homme l’insulta à son tour. Sauhàn lui rendit ses insultes sur le même ton. Elle n’allait tout de même pas se laisser faire. OK, elle avait commencé, mais quand même. Il n’avait pas à l’insulter. Comme si les insultes ne suffisaient pas il la prit par les cheveux. Pas le temps de réagir qu’elle se trouvait avec un couteau sous la gorge.

« tu te déshabille et tu me donnes tout »

Se déshabiller comme ça devant tout le monde ? Et puis quoi encore ? Elle tenta de lui donner un coup de coude la où elle le pouvait.

« va te faire voir »

Raté pour le coude. Les pieds alors. Elle n’irait pas loin avec ça. On fait avec ce qu’on a après tout. Elle lui écrasa le pied. Cela suffirait-il ? Le coup de couteau qu’elle reçu dans le bras suffit à lui faire comprendre que non.

« dépêches où je te tue »
« bah vas y »
Et ces imbéciles qui la regardaient sans réagir. Son pouvoir, inutile. Pas de sources de chaleur proches. Elle ne pouvait strictement rien faire. Elle n’avait jamais appris à se battre sans son don. A se battre tout court d’ailleurs. Vu l’utilité de son don. Comment faire à présent ? Il allait sûrement la tuer. C’était rageant. Elle n’allait tout de même pas lui obéir. Fallait pas rêver. On dit que c’est beau pourtant. Et puis qui disait qu’il s’arrêterait là ? Il descendait déjà le couteau. Bordel, faite que quelqu’un réagisse là. Sauhàn avait peur mais elle était trop fière pour le montrer.

L'homme avait lâché l'arme. Sauhàn était figée, choquée. Elle mit un moment à réaliser que quelqu’un était enfin venu à son aide. Lorsqu'elle reprit ses esprit, l'homme s'était enfuit. Elle n'avait même pas pu se venger sur lui. Un bon coup de pied ou elle le pensait, pour lui enlever ses pensées pas très catholique. Sauhàn rangeait de ne pas avoir su se défendre seule. Elle si fière se faisait aider. Elle se tourna vers son et le regarda sauveur de haut en bas. Remercier, elle ne savait pas faire. Ses parents le lui avaient appris du mieux qu'il le pouvaient, cependant ça restait quelque chose de pas naturel. Pour remercier, il faut déjà faire attention aux autres. Son regard n'était pas insolent, c'était déjà ça. Elle gardait la tête haute face à son sauveur.

"Pourquoi ça n'irait pas ? Et puis t'es qui toi d'abord ? "

S'il voulait des remerciements c'était vraiment pas chez Sauhàn qu'il fallait les chercher. Comment avait-il fait pour la sauver ? Il était arrivé de dos. Elle ne l'avait pas vu.

" si je le revois "

Son regard affichait de la haine. Plus fort ou pas si elle revoyait son agresseur ça chaufferait. Une source de chaleur et elle lui ferait payer. Elle tenta de reproduire une boule de feu. Sans résultats. Juste un peu de lumière. C'était rageant.

Le jeune homme n'avait pas l'air d'avoir aimé la réaction de Sauhan. Elle n'avait pourtant fait que lui demander son nom. Pas très poliment, d’accord. Et puis pour la réponse à sa question. Comment aller vraiment bien après s'être presque faite violée en publique ? Pour le moment elle parvenait à faire avec, mais qu'est ce qui disait que ça durerait. Enfin peu importait. Elle ne voulait montre aucune faibles. Il commença à s'éloigner après lui avoir dit au ravoir. Tournée vers le jeune homme qui partait, la pyromane ne vit pas son agresseur approcher. Un bruit derrière elle la fit se retourner. Une étincelle suffirait. Encore fallait-il réussir à la créer. Métal contre métal. Elle n'avait pas de métal sur elle. Tant pis pour son idée. Que faire à présent ? Elle n'avait jamais appris à désarmer un homme. Autre possibilité fuir. Non, elle n'allait quand même pas fuir. Une étincelle juste une. Un objet en métal. Il suffirait qu'elle l’emmène contre un lampadaire et qu'elle y fasse glisse la lame du couteau. Dur mais potentiellement faisable. Où peut être pas mais elle devait le tenter.

Sauhàn commença à prendre la fuite suivie par l’agresseur. Il allait vite celui-là en plus. Tant mieux elle n’aurait pas à ralentir. Elle espérait juste que tout concorderait. Quelques pas l'homme était sur elle. Elle devait choisir le bon moment, le surprendre, elle ne parviendrait pas à le faire une deuxième fois. Elle n'en avait pas la force. Pourvu qu'il ait le couteau dans la bonne main. Elle se retourna rapidement et attrapa le bras le plus proche du lampadaire. L'homme avait bien le couteau en main. La lame crissa contre le métal. Une petit étincelle. Suffisante pur une petit boule de feu . La jeune file activa son pouvoir. Assez proche, une chance de plus. Elle posa la mains qui venait de créer les flamme entre les jambes de l'homme. Ça allait lui faire mal un moment. Il l'avait bien mérité. Elle regarda autour d'elle. Personne n'avait réagit. Ils pouvaient bien aller se faire voir. Cette bande de pervers . On pouvait se faire violer en pleine rue sans que personne ne réagisse. Elle voyait dans le regard de son agresseur qu'elle n'en avait pas finit avec lui. D'ici qu'il ne soit pas seul. Elle sentit quelque chose de froid glisser contre sa jambe, s'enrouler autour. Elle voulu reculer mais sa jambe, piégée ne répondait plus. Le serpent de glace montait encore la coinçant totalement. Plus d’étincelles. Elle ne pouvait plus rien faire. Arrivée autour de son cou il se resserra. Elle ne pourrait bientôt plus respirer. Trop fière pour appeler à l'aide, elle tentait, sans résultats de retirer son pieds, de desserrer le serpent. Elle allait mourir, étranglée. Elle voyait la haine dans les yeux de son agresseur. Sauhàn avait dû aller trop loin aux yeux de l'homme. La respiration de la jeune fille se faisait plus difficile. La jeune mage cherchait de l'air. Ses yeux appelaient à l'aide, même si elle ne l'avouerait jamais à voix haute.

Sachant qu'il allait surement devoir se battre contre cet inconnu qui l'avait arrêté une première fois, le voyou utilisa le serpent de glace pour briser la jambe de Sauhàn. La jeune fille avait mal, elle ne parvenait toujours pas à trouver de l'air. Son cerveau commençait à s'endormir. Le serpent de glace avait arrêté de la resserrer. Le pervers ne parvenant pas à se concentrer en même temps sur son combat et sur la jeune fille. La pyromane était maintenue debout par le serpent. Elle s'écroula, achevant de briser sa jambe, lorsque le serpent disparut. L'air revenait enfin. Elle se mit à tousser. Elle avait mal à la gorge. Elle tente de se lever et retint un cri de douleur. Sa jambe lui faisait atrocement mal. Sauhàn ne voulait pas en demander, pourtant, elle allait devoir accepter l'aide de l'inconnu.

Elle était affaiblie. Elle commençait tout juste à retrouver sa voix.

- Qu-qui … Es-tu...

Parler lui donnait mal à la gorge. Elle toussa à nouveau. Encore un peu et il lui brisait le cou avec son satané serpent. Elle ne l'avait pas senti, mais une jeune femme aux cheveux roses était venue amortir sa chute. Sauhàn était trop concentrée sur sa respiration et sa jambe quand la femme était intervenue. Lentement, les badauds approchaient. Faisant bientôt un attroupement autour de Sauhàn. Étrange de proposer son aide avec si peu d'expression sur le visage. Sauhàn garda le silence. Sa fierté l'empêchait encore de demander de l'aide. En tentant à nouveau de se lever seule, elle finit par se voir forcée d'accepter qu'elle n'y arriverait pas.

- j'a... rrive pas à me lever...

Sa voix était énervée. Pas contre les autres, mais contre elle-même, contre son impuissance. Elle n'aimait pas la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle allait vite devoir apprendre à maitrise son don et surtout à se débrouiller correctement sans. Elle ne voulait pas devoir dépendre des autres. Elle ne voulait pas être faible. Les faibles ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent.