Margaret. Je ne sais pas pourquoi mais ce nom ne me revenait pas. Peut-être parce qu’il s’agissait d’un nom de ville qui semblait ressembler étrangement à une marguerite, peut-être était-ce parce que ce nom sonnait plutôt joyeux... Je n’ai rien contre les fleuristes et autres fous et folles des fleurs, hein... Ça me donne envie d’éliminer quelqu’un et de voir si, lorsque j’abreuve les fleurs avec autre chose que de l’eau, cela donnerait les fameuses fleurs rouges sangs qu’on pouvait entendre dans certains poèmes... Mouais, moi, poétique? Je ne le ferais pas au final, c’est à rayer de ma liste... Pour le moment peut-être.
Cela faisait déjà trois jours que ma série de meurtres avait commencé, trois jours depuis la mort de Lisa et... Je pense que ça a dû se faire connaître depuis. Quand aux deux gugusses que j’ai laissé sur un bateau, il y a de cela deux jours, ça a dû être remarqué au petit matin directement. Quand à Jonathan, je ne sais pas mais j’avouerais que j’en garderais un bon souvenir de lui. Il m’a apprit quelque chose que je n’avais jamais osé faire, ne sachant pas les résultats que ça pouvait donner, et j’en étais au final très fier. Une semaine parfaite pour redorer le blason de Murderers Shadow. L’ancien maître ne faisait rien depuis un bail et maintenant j’avais pris la relève. Ma campagne de terreur n’était pas encore fini, toutefois.
Il était temps de passer au quatrième meurtre. La nuit venait de tomber, le moment parfait pour passer à l’action et me trouver une nouvelle proie pour satisfaire ma soif de sang. On se croirait dans l’histoire du comte Dracula, un suceur de sang qui aimait bien tuer des gens en les vidant de leur sang. Décidément, je ne comprendrais pas les personnes qui ont peur de ces histoires, je les trouve plutôt drôle moi. Enfin, il fallait que je me concentre pour la suite des événements. Les gardes étaient plutôt actifs dans la ville, il était rare d’en voir un sépare des autres. Il fallait donc les éviter, cette fois-ci.
Je me trouvais sur un toit, m’occupant de préparer une corde pour en faire un collier étrangleur qui servait particulièrement à la... Pendaison. Mais qu’est-ce que votre très cher Miky va bien pouvoir faire avec ça? Ce n’était pas compliqué... Enfin, c’est justement un nouveau meurtre simpliste que j’allais accomplir ce soir. Il ne me restait plus qu’à trouver une proie parmi les citoyens qui traversaient les rues. J’enroule la corde autour de moi, la passant sur l’une de mes épaules puis dans le dos pour tomber jusqu’au bassin du côté opposé et faire un tour, répétant cela plusieurs fois avant de sauter sur un autre toit, poursuivant ma course dans les hauteurs pour éviter les gardes.
Au fur et à mesure que je continuais mon chemin par les toits, je m’approchais peu à peu du fleuve qui séparait en deux la ville. Arrivé sur le toit de la dernière maison avant l’étendue d’eau, je m’arrêta au bord du vide et vit que de rares personnes passaient sur les ponts qui permettaient de relier les deux parties de la ville. J’attendis de voir une personne, seule, se déplacer d’une moitié à une autre pour descendre de mon perchoir et me diriger vers ce pont en question. Néanmoins, je ne marcha pas sur le pont... Mais passa par le côté en faisant de l’escalade. Je fis quelques mètres avant de me permettre de jeter un court coup d’œil, le cachant de nouveau en voyant une personne assez riche, vu ses vêtements, approchée.
Je me fia aux bruits de pas, attendant patiemment qu’ils s’éloignaient à l’opposer de là où je les avais entendu au début puis... Je remonta, passant au-dessus de la rambarde en attrapant par la suite ma corde, mon collier étrangleur prêt et... Sans lui laisser le temps, je le passa au-dessus de sa tête, entendant sa réaction en voyant cela arrivé si soudainement. Je me retourna, me retrouvant de dos à lui rapidement, et tira sèchement pour qu’il soit collé contre moi, le collier étrangleur se resserrant brutalement. Je le sentais gesticuler, ses mains qui tentaient en vain de m’attraper... Jusqu’à ce que je tire d’avantage et qu’un « crac » se fit entendre.
Ce ne fus qu’au moment où il mourut enfin que je le laissa retomber, soupirant longuement. Je m’approchais de la rambarde, avec l’autre extrémité de la corde, pour y faire un noeud avec... Mais j’entendis du bruit. En tournant mon regard vers son origine, je vis de la lumière qui s’approchait de plus en plus de la fin d’une ruelle qui donnait sur le fleuve, proche de la position. Les gardes ne tarderaient pas à arriver ici, ils doivent sûrement continuer leur ronde ici. Je revins vers le cadavre, le soulevant pour le poser sur la rambarde. Je grava néanmoins un mot au couteau sur son front qui était « L’enfer » avant de le laisser tomber dans le vide... Et je fis pratiquement de même, mon seul moyen pour éviter les gardes étant la nage.