Mission rang D - Albert le fou ! [terminée]

Hadrian avait quitté sa petite maison en tout début de matinée pour se rendre dans la ville de Margaret. Il avait fait le plein de poudre explosive et ses munitions étaient au maximum mais pour cette mission, il ne prendrait pas avec lui son mousqueton. En effet, il avait accepté une mission de capture, et il ne voulait pas prendre le risque de tuer sa cible. Surtout qu’il était bien stipulé sur l’ordre de mission récupéré sur le tableau d’affichage que cela constituerait un meurtre. Et il n’avait pas la moindre envie de retourner en prison.

Il avait donc pris le premier train de la journée pour être présent à l’ouverture de l’hôpital psychiatrique de Margaret, le commanditaire. Apparemment, la cible est un mage de rang D échappé de l’asile. Hadrian s’était dit que, malgré le rang supérieur au sien, il n’aurait probablement aucun mal à capturer un simple fou. L’hôpital a demandé de l’aide car d’après les informations, il avait déjà recensé plusieurs blessés. En revanche, aucune information sur la magie du dénommé Albert. Ni sur sa maladie ou sur ses réelles capacités mentales. C’est pour récupérer ces informations qu’il lui fallait rejoindre l’hôpital.

Arrivé à 8h du matin, l’ouverture, il se retrouva devant le bureau d’accueil vide. Il patienta quelques minutes mais personne à l’horizon. Il s’approcha donc du plan d’évacuation en cas d’incendie sur lequel il localisa la salle de pause du personnel posté avant de s’y rendre. Il ouvrit la porte pour tomber sur une salle bondée de monde. Apparemment, tout le personnel de l’hôpital était réuni devant les machines à café. Hadrian soupira intérieurement tout en levant les yeux au ciel. Il s’approcha du premier venu lui demandant le directeur mais celui-ci l’envoya balader. Idem pour le suivant. Et celui d’après. Le mage de vent se décida alors à frapper fort. Une idée lui vint et tête le faisant rire intérieurement. Il sortit de la salle et partit récupérer des magasines dans l’entrée. Il les plaça les uns sur les autres et pris un air pincé avant de retourner à la salle de pause se mettant dans son rôle. Il souffla un coup avant d’ouvrir la porte d’un coup de pied et de hurler : « INSPECTION SURPRISE ». Les employés se mirent à courir dans tout les sens comme des poulets pour rejoindre leurs postes. Une seule personne resta dans la salle et Hadrian se dirigea vers elle.

-Bonjour madame. Je suis à la recherche de la personne responsable de cet établissement.
-Elle est devant vous. Et aucune inspection, même surprise n’échappe à mon réseau. Qui êtes-vous ?
-Je suis un mage et je viens pour des informations concernant un certain Albert qui s’est échappé d’ici il y a quelques jours.
-Très bien, suivez-moi dans mon bureau.

Le mage de vent la suivit et lui posa les questions nécessaires au bon déroulement de la capture mais malheureusement, les informations relevant du secret médical ne purent lui être transmises. Il lui fut par contre révélé qu’il s’agissait d’un mage de foudre et qu’il est très agressif. Rien ne lui permettant de déterminer sa position mais des information pratiques. Il se munit, à la suite de l’entretient avec la directrice de l’hôpital psychiatrique, de menottes anti-magie, les mêmes qu’il n’aurait jamais dû enlever, avant de se rendre en ville. Retrouver une personne dans une si grande ville. Quelle plaie. En plus, on lui avait demander de se dépêcher au vu de la dangerosité de l’individu. Il marauda donc dans la ville toute la journée à la recherche de l’homme en question.

Vers la fin de journée, alors qu’il vadrouillait sur les berges, un flash lumineux attira son attention. Il se dirigea vers l’origine de cet éclat pour tomber sur un homme, assis sur un second, visiblement un voleur, et lui collant des torgnoles électrifiées. Le voleur au sol hurlait à pleins poumons pour qu’on le laisse partir, pleurant à moitié et s’adressa à son assaillant.

-Mais pourquoi faites-vous ça !
-Parce que je suis la JUSTICE ! Moi, Albert le magnifique, vais t’occire vil félon.

Il avait sûrement trouvé le fou en question. Sa camisole déchirée et le fait qu’il soit en slip en pleine rue ne fit qu’accentuer sa certitude sur l’identité du justicier. Il s’approcha et attrapa l’avant-bras du mage.

-Ça suffit maintenant. Albert le magnifique doit rentrer à l’hôpital.

Hadrian pris une décharge et lâcha en conséquence la main du fou. Celui-ci se releva, laissant fuir le voleur, et fit face au mage de vent. Il pointa son index et son majeur devant lui.

-Hasta la vista, baby.

Un violent éclair fendit les airs. En un quart de seconde l’attaque avait franchi la distance entre les deux mages. Hadrian ressentit une vive brûlure à l’épaule. Quelques centimètres plus à gauche et il n’avait plus de bras. Le combat s’annonce difficile pour lui. Il sortit les mains de ses poches et se mit en position de combat avant de foncer droit sur le fou. Il sauta et lui décocha un coup de pied au visage. Il avait bien vu les éclairs autour du mage de foudre mais ses bottes étant principalement composées d’un matériau isolant, il ne ressentit pas de décharge. Par contre, son coup de pied avait clairement perdu en efficacité. Il tenta un coup de poing mais la décharge le fit reculer. Il lui fallait une solution pour dégager cette protection de foudre.

Il se creusa la tête tout en évitant deux tirs de foudre. Il arrivait à les éviter en ne restant pas face à la pointe des doigts du fou mais dès que la foudre apparait, impossible de voir l’attaque arriver. Le troisième tir lui entama la cuisse mais un mal pour un bien, la plaie cautérisa immédiatement. Une idée lui vint en tête. Il prit une poignée de poudre dans sa sacoche et la lança devant lui avant d’utiliser son sort de Dispersion pour placer le nuage de poudre autour du mage de foudre. En entrant en contact avec la sorte d’armure de foudre, la poudre s’enflamma, brûlant superficiellement le mage. Hadrian sourit, réitéra son action mais cette fois, une fois la poudre en place, il fonça vers son adversaire. La poudre autour du lui ne s’enflamma pas. Son adversaire était peut-être fou, mais pas idiot apparemment. M’enfin, il s’y attendait. Hadrian entra dans le nuage qui commençait déjà à se dissiper et lui mit un uppercut suivi d’un Mawashi-geri l’envoyant au tapis. Le fou, toujours au sol, pointa ses doigts et un éclair partit. Le mage de vent se jeta au sol pour éviter le tir mais autour de lui, la poudre restée en l’air s’enflamma et le brûla superficiellement. Il se releva et, avant que son adversaire ne se relève à son tour il activa son Boost et fonça droit sur lui. Il évita un tir en se baissant mais, aveuglé par la lumière de l’éclair, il ne vit pas le coup de pied arriver vers son côté et se retrouva au sol à nouveau.

Cette fois, Albert le fou avait pu se relever. Il tira trois fois en direction d’Hadrian qui esquiva de justesse en se roulant au sol. Il se releva et relança son Boost. Cette fois, pas de tir. Le mage de vent évita un coup de poing avant de sauter et d’enchainer avec un coup de pied à la tête. Il retomba au sol sur son pied d’appui, pivota et enchaina avec un coup de pied latéral avant de se retrouver au sol. Son adversaire venait de chasser son pied d’appui. Hadrian évita le coup de pied destiné à son visage en le déviant avec sa main mais il ne put rien faire quand son ventre se retrouva sous le pied du fou. Celui-ci sourit et pointa ses doigts en direction du torse du mage de vent. Par dépit, il lança une poignée de poudre dans les airs, au-dessus d’eux. Il réussi à allumer son briquet et le lança vers le nuage qui s’embrasa. Mais le mage de foudre ne bougea pas malgré ses brulures. Il tira … enfin il crut tirer. Un crépitement et plus rien. Hadrian souffla de soulagement. Son adversaire était à cours de magie … enfin presque puisqu’il reçu une violente décharge venant du pied du mage de foudre. Il réussit à s’extirper juste après l’attaque et se remit debout tant bien que mal. Ses blessures lui faisaient un mal de chien. Ça lui apprendrait à vouloir se battre contre des mages de rang supérieur au sien. Mais maintenant, le mage en question n’est plus qu’une personne normale sans magie. Hadrian laissa échapper un sourire vengeur avant de le faire disparaitre. Il allait prendre cher. Le combat au corps à corps c’est sa spécialité. Merci Vanitas, ce petit jeune l’avait bien formé. Il fonça vers son adversaire qui n’avait plus l’air aussi sur de lui. Il l’enchaina avec la technique apprise à l’entraînement. Uppercut, saut, coup de pied dans la nuque, atterrissage, coup de genou dans le visage, direct dans le plexus solaire, croche pied et position de victoire le pied sur le visage de l’adversaire pour le style.

Après ça, Hadrian attacha sa cible avec les sangles prévues à cet effet et lui passa les menottes anti-magie. Il s’assit sur la berge, pour souffler quelques minutes avant d’embarquer le fugitif, le portant comme un sac à patates. Il passa acheter des anti-douleurs et de la crème contre les brulures avant de se rendre à l’hôpital psychiatrique pour livrer son encombrant colis. Personne n’étant présent dans l’entrée à son arrivée, il se rendit directement à la salle de pause où il trouva deux internes en train de discuter à une table autour d’un café. Il posa donc avec la plus grande délicatesse … il le lança quoi, le fou sur la table, entre les deux personnes, qui bondirent de leurs chaises.

-Mais vous êtes malade !
-C’est un comble dans un hôpital. Travaillez un peu bande de feignasses. La directrice est encore là ?

Les deux hommes, visiblement vexés, grommelèrent que oui avant de s’occuper du patient sur la table. Hadrian passa voir la directrice, récupéra sa récompense et pris le train pour Crocus avant de rentrer chez lui. Un bon bol de soupe aux antidouleurs lui ferait le plus grand bien.