Hadrian se réveilla comme à son habitude aux alentours de 7h du matin dans sa petite maison dans la campagne de Crocus. Il devait se rendre en ville aujourd’hui car, les commandes se faisant rares, il lui fallait réaliser quelques missions pour garder ses comptes dans le vert. Il s’habilla, petit déjeuna avant de sortir et de se diriger vers l’imposante capitale du royaume de Fiore. A pieds, parcourir la distance qui le séparait de la ville lui pris environ une heurs et demi si bien qu’il arriva sur le coup des neuf heures. Malgré l’heure tardive et le fait que l’on soit en semaine, jeudi 28 janvier pour être précis, certains étaient encore en train d’ouvrir leurs volets. Les rues étaient bondées mais Hadrian parvint à atteindre l’une des nombreuses places qui parsèment cette grande ville. Au milieu de celle-ci trônait un panneau d’affichage sur lequel certains habitants venaient déposer des demandes de mission pour des mages. Même si ce n’est pas sa fonction première, les autorités laisse faire et ne retirent les avis de mission qu’en cas de gène de l’affichage principal. Hadrian se dirigea donc vers le tableau dans l’objectif de dégoter une mission pas trop prise de tête. Il observa longuement le tableau lisant au passage quelques articles peu intéressants avant de jeter son dévolu sur une mission de livraison d’apparence assez simple et payée trois mille joyaux à réception. Il savait que tout le voyage pouvait se faire en train avec quelques escales, donc pas de grande difficulté à l’horizon.
Il arracha la mission avant de se diriger vers le sud de la ville. En effet, la villa du commanditaire se trouvait à environ un kilomètre des dernières habitations sans doute pour plus de tranquillité. Après trente bonnes minutes de marche, Hadrian arriva devant les grilles de fer forgé de la villa. Un bouton se situait à gauche du portail. Il s’empressa d’appuyer dessus et attendit que l’on lui ouvre. Quelques secondes plus tard, un majordome sortit de la propriété pour se diriger vers le portail. Arrivé à un mètre de l’entrée, il s’arrêta et demanda au mage de vent la raison de sa présence. Celui-ci se présenta avant de remettre au majordome la mission arrachée du tableau. Il se contenta d’hocher la tête et repartit vers la villa avant de revenir quelques minutes plus tard avec un carton étroit long d’environ deux mètres qu’il présenta comme étant la pièce à livrer. Hadrian s’en empara, récupérant au passage l’ordre de mission avant de se diriger vers la gare la plus proche.
Le voyage le moins cher comprendrait deux correspondances, la première à Margaret et la seconde à Cedar. Le voyage se passe plutôt tranquillement jusqu’à Cedar ou il doit attendre quelques heures le départ se faisant à 16h. Il en profita pour manger dans une taverne avant de partir se promener aux alentours de la ville. Il avait fait le choix de laisser le colis sous la surveillance du tavernier moyennant finance pour plus de sécurité, les bandits infestant particulièrement le nord de la ville assez proche du désert des racailles … ou rocailles je ne sais plus. Il était à peine sorti de la ville que sept personnes vinrent l’interpeler.
-Eh t’es sur not’ zone ici ! Faut tu payes la taxe s’tu veux passer.
Le garçon qui venait de parler n’avait pas l’air très vieux en plus il avait l’air ridicule à venir agresser quelqu’un avec son duvet de moustache en constriction. A côté de lui, un garçon plus âgé regardait Hadrian avec le sourire aux lèvres tandis que cinq autres garçons ricanaient bêtement derrière eux. La réponse d’Hadrian fut cinglante et dans un ton voulu le plus condescendant possible.
-C’est ta maman qui t’a appris à parler ? C’est pour l’instruire que tu as besoin d’argent ?
La pique atteint sa cible correctement et les assaillants perdirent leur sourire tandis que le génie des mots pestait tout seul en marmonnant dans sa barbe inexistante. Après avoir rouspété comme un enfant de huit ans que l’on prive de jouer son regard se dirigea vers le mage de vent sur lequel il lança une première boule de feu d’une taille assez ridicule qu’il évita sans grande difficulté.
-Butez le les gars !
Les cinq garçons en arrière commencèrent à dégainer des cimeterres tandis qu’Hadrian sortait une poignée de poudre de son étui avant de la lancer au-dessus du mage de feu en l’énervant un peu plus avec une seconde pique.
-Mais c’est qu’il a peur l’analphabète !
Le garçon s’énerva de plus belle et commença à activer sa magie.
-N’active pas ta magie imbé… !
Trop tard. Malgré l’intervention du garçon à côté de lui, des flammes apparurent aux mains du jeune mage de feu puis il s’embrasa provoquant un mouvement de recul des six autres agresseurs. Hadrian se dit alors que pour provoquer un adversaire, rien ne vaut ce qui s’apprends en prison. L’autre garçon commença alors à éteindre les vêtements et à refroidir son collègue grâce à sa magie de l’eau pendant que les cinq autres se jetaient sur celui qui avait blessé leur camarade. C’était plutôt difficile d’éviter cinq assaillants armés à la fois mais heureusement, ils n’avaient aucune synchronisation et se contentaient de mouliner dans le vent et de se fatiguer tout seuls comme des idiots. Ce doit être une caractéristique requise pour entrer dans ce groupe s’est alors dit Hadrian en souriant intérieurement avant de coller une droite mémorable à un premier assaillant. Mais bon, ce qui l’inquiétait le plus, ce n’était pas les cinq gugusses qui brassaient du vent ou la torche humaine mais plus le septième garçon qui n’avait pas fait grand-chose à part éteindre son collègue. Il se retourna alors vers lui juste à temps pour voir partir une sphère d’eau dans sa direction. Plutôt que de simplement l’éviter ou de mettre un des danseurs entre lui et le sort, il décida de faire ça avec style et activa sa magie pour utiliser son Vent d’esquive. Se plaçant judicieusement, il chassa d’un mouvement de bras la sphère d’eau qui passa à quelques centimètres de son visage.
-Bon, je n’ai pas que ça à faire.
Après cette phrase, il dégaina son mousqueton et utilisa un second sort, le Boost. Il courut au travers des cinq bandits, légèrement accéléré par son sort, avant de sauter et de mettre un coup de genou sous la mâchoire du mage d’eau. Le mage de feu s’était relevé et chargea ses mains de flammes mais n’eut pas le temps de les utiliser. Hadrian, retombé au sol, lui tira une balle dans la cuisse avant de pointer son arme vers le front du mage d’eau au sol.
-Je te conseille de me laisser partir et de t’occuper de ton collègue j’ai un train qui m’attends.
Sur ces paroles, le mage de vent se retourna, le canon du mousqueton sur l’épaule, pour partir vers la gare. Le mage encore légèrement sonné après le coup de genou tenta alors une attaque en traitre, prenant le cimeterre de l’un de ses camarades et courant vers Hadrian en hurlant. Erreur fatale. Hadrian déteste les attaques en traître. Il se retourne, prends son mousqueton à deux mains avant de tirer dans le ventre de l’assaillant qui s’écroule au sol tandis que le mage de vent reprend sa route.
La suite et fin du voyage se déroula sans encombre. Il livra comme convenu le colis et récupéra sa prime auprès du propriétaire d’un hôtel de luxe en bord de mer Il fut par la suite abordé par un client de l’hôtel lui proposant une nouvelle mission : livrer des caisses du vin étranger de qualité entre Azonia et un bar Crocus.
Nous nous situons alors dix jours avant l’attaque.